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Libération

Défilé de coques à la mode brestoise.

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Brest 2000 attire des embarcations du monde entier.
publié le 15 juillet 2000 à 2h19

Brest envoyé spécial

S on oeil pétille dès qu'il évoque son périple. Une odyssée de 24 mois pour relier, à bord d'une jonque vietnamienne, Saïgon à Brest. Dans la cabine, sur un globe rafistolé avec du Scotch, une ligne de feutre bleu retrace son parcours à travers les océans. Mickaël Pitiot, 30 ans, bonnet de laine et ciré jaune, n'en revient toujours pas d'être là, arrivé pile mercredi à l'heure de l'accueil des équipages: «Quand nous avons quitté Saïgon en 1998, nous pensions avoir largement le temps. Mais nous sommes restés bloqués trois mois à Singapour, puis trois mois en Afrique du Sud après avoir démâté au cap de Bonne-Espérance. Ce bateau est très difficile à manoeuvrer, il n'avance qu'avec des vents portants.»

Patrimoine. Avec ses vergues de bambous et ses voiles caractéristiques, le Sao Maï est une rareté: «Il y a sept ou huit ans, il y avait des centaines de jonques comme celle-là dans la baie d'Along. Aujourd'hui, il n'y en a plus une seule.» Cet ex-technicien en audiovisuel est devenu une sorte de sauveur d'un petit bout du patrimoine maritime mondial.

A Brest 2000, le long des bassins du port de commerce ou sur les rives de la Penfeld, la rivière ordinairement réservée à la marine nationale, l'aventure de la jonque est un exemple de la passion qu'inspirent aux milliers de marins du monde entier la mer et les bateaux. Deux couples de Saint-Malo sont venus avec leurs petites barques traditionnelles: «Cela fait deux ou trois ans que nous les avons construites, racon