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Libération

La Martiniere, un curieux cas clinique

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Deux camps s'affrontent autour des morts suspectes.
publié le 15 juillet 2000 à 2h19

L'endroit est bucolique, l'ambiance beaucoup moins. Voilà une semaine que les rumeurs agitent la clinique privée de La Martinière à Saclay (Essonne), depuis l'ouverture d'une instruction pour «homicides volontaires». Seule certitude: personne n'est neutre, chacun a choisi son camp. D'un côté les «accusateurs», une vingtaine, regroupés autour d'une kinésithérapeute, de l'autre les «défenseurs», une soixantaine, qui soutiennent un cardiologue. Si les deux principaux intéressés gardent le silence, leurs affidés déballent toutes les rancoeurs. Et mélangent, forcément, les éléments du dossier. Le volet criminel d'abord, avec la mort suspecte de 25 patients après ingestion de cocktails sédatifs. Le contexte social ensuite, miné par une dizaine de plaintes aux prud'hommes pour «harcèlement moral». Aujourd'hui, la centaine de personnes âgées hospitalisées à La Martinière a quitté l'établissement provisoirement fermé, et la justice procède à l'examen des dossiers médicaux avant de passer à des auditions ­ pas avant le mois d'août selon un haut magistrat.

Brimades et insultes. Au mois de mai, une petite dizaine de personnes, dont la kinésithérapeute, «craquent». Certains ont déjà quitté La Martinière (licenciements ou démissions), d'autres y travaillent encore. Tous partagent le souvenir de brimades et d'insultes. Ils sont en contact, depuis deux ans, avec une avocate qui les défend aux prud'hommes ­ deux affaires gagnées, une «dizaine d'autres» en cours. Mais là, devant l'inspecteur d