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Libération

Scientologie: le dossier disparu s'épaissit

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Une information judiciaire pourrait viser la juge Moracchini.
publié le 21 juillet 2000 à 2h26

Il y avait une certitude: toute prise de position sur le dossier Scientologie-Moracchini s'annonçait comme un vol direct vers des embrouilles en pagaille. Il y avait deux options. La première: laisser le Conseil supérieur de la magistrature traiter le volet disciplinaire concernant Marie-Paule Moracchini, juge d'instruction en charge d'une plainte pour escroquerie concernant la secte, et qui a découvert à la fin 1998 qu'un tome et demi de son dossier avait disparu. Et, pour le reste, faire l'autruche, en s'exposant aux critiques. La seconde option était d'embrayer sur la transmission du rapport de l'Inspection générale des services judiciaires, qui envisage l'hypothèse d'une «soustraction» frauduleuse du dossier disparu, et d'accompagner la procédure disciplinaire par l'ouverture d'une information judiciaire pour vol. Au risque d'augmenter la grogne chez les magistrats de ce navire qui, parfois, dérive: le palais de justice de Paris. Au parquet parisien, on a cogité, demandé l'avis du parquet général, réfléchi, hésité.

Hier, envol. Selon nos informations, le procureur de la République a suivi les conseils du parquet général et pris la décision d'ouvrir une information judiciaire sur l'affaire de ce dossier disparu de la Scientologie. Dans la foulée ­ et c'est indissociable ­ il a été décidé de verser le rapport de l'Inspection générale des services judiciaires, à l'appui de cette instruction, même s'il comporte nombre d'éléments assez désagréables sur la pratique professionne