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Libération
Reportage

Le «Sedov» toujours en rade

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La justice tranchera lundi sur la saisie du voilier russe.
publié le 22 juillet 2000 à 2h27

Brest envoyé spécial

Ponctuel, le voilier russe s'est immobilisé dans le port de commerce de Brest vendredi à 9 heures. Le Sedov était au rendez-vous que lui avait fixé le tribunal où s'est ouverte l'audience en urgence sur le bien-fondé de la saisie du plus grand voilier du monde.

Les avocats d'une société suisse, Noga, avaient envoyé un huissier à bord du Sedov parmi les visiteurs de Brest 2000, le 13 juillet. En affaire avec la Fédération de Russie, cette société lui réclame 63 millions de dollars (453 millions de francs) depuis trois ans. La Russie, censée lui fournir du pétrole et des matières premières en échange de produits alimentaires et d'argent livrés en 1992, ne l'a jamais fait.

«C'est la première fois dans l'histoire maritime qu'on saisit un navire-école», s'est indigné Michel Quimbert, avocat de l'université de Mourmansk, attaché à démontrer le caractère «abusif et scandaleux» de la procédure.

«On ne prend pas un enfant en otage», a martelé Me Quimbert, rappelant qu'une convention internationale a établi le caractère insaisissable d'un navire en mission d'intérêt général: «Lors de sa saisie, le Sedov se trouvait à Brest dans le cadre d'un programme d'enseignement et de manifestations culturelles et non commerciales.»

Sceau. L'avocat s'est attaché à démontrer l'autonomie de l'université de Mourmansk, même si elle exerce cette prérogative sous la tutelle de l'Etat russe: «L'université de Mourmansk est une personne morale, avec son bilan comptable et financier et ses p