New York, la Floride, la Havane, Panama... pour finir à Manta, en Equateur: le programme de la croisière proposée par Peter Deilmann, le voyagiste allemand qui avait affrété le Concorde, promettait un beau périple. Basé à Neustadt, une petite ville allemande au bord de la Baltique, Peter Deilmann est un spécialiste de la croisière. Ses trois paquebots grand luxe, le Deutschland, le Berlin et le Lili-Marleen, croisent à travers les plus belles mers du globe. A leur arrivée à New York, les passagers du Concorde devaient embarquer sur le Deutschland, pour une croisière de deux semaines.
Une heure à peine après le crash de l'avion, les images de la fin du voyage emplissaient les éditions spéciales des journaux des télévisions allemandes. Les cent passagers du Concorde étant présumés de nationalité allemande, l'émotion a été particulièrement vive dans ce pays. Les commentaires sur l'âge élevé du Concorde, sa faible rationalité et sa consommation dévorante de kérosène, n'ont pas tardé aussi à passer en boucle sur les télévisions. Le chancelier Schröder, qui devait assister hier soir à une représentation abrégée du «Faust» mis en scène par Peter Stein, avant de partir en vacances, a annoncé avoir annulé tous ses rendez-vous prévus ce jour-là.
Solidarité dans le drame. Même face au drame, la politique ne s'arrête jamais: «L'Allemagne et la France sont unies dans l'horreur face à cet accident, dans le deuil pour les victimes et dans leur pensées pour leurs familles