Il se bat comme un diable, argumente, fouille les archives, et sa mémoire. Visé par une première plainte pour complicité de crimes contre l'humanité, Michel Junot, ancien adjoint au maire de Jacques Chirac, et ancien sous-préfet de Pithiviers en 1942 et 1943, devra désormais faire face à un autre front. Une deuxième information judiciaire a été ouverte hier par le parquet de Paris, pour complicité de crimes contre l'humanité également: elle fait suite à une plainte contre X déposée en mai par l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) et sera probablement confiée au juge parisien déjà saisi, Jean-Paul Valat.
Dans cette nouvelle procédure, l'UEJF cerne le rôle de Michel Junot en 1943. Et lui reproche d'avoir participé au recensement de «personnes de religion juive» dans plusieurs communes du ressort administratif de Pithiviers. Cette procédure vient en quelque sorte étayer la première plainte. Elle avait été déposée par Marc Korenbajzer, dont la soeur, Aline, fut déportée à Auschwitz le 28 août 1942, dans un convoi parti de Drancy. Une déportation dont elle ne reviendra pas. Victime de la grande rafle du Vel d'Hiv des 16 et 17 juillet 1942, elle était internée au camp de Beaune-la-Rolande, avant d'être déportée. Quelques semaines auparavant, Michel Junot venait d'être nommé sous-préfet à Pithiviers. A 26 ans, il avait pris la trajectoire de ce qu'on appelle les hauts fonctionnaires. Formé à l'ombre de Georges Hilaire, secrétaire général pour l'administration du gouvernement