Patrick Brice va sortir de prison. Vendredi dernier, Elisabeth Guigou a signé la levée d'écrou de ce braqueur incarcéré depuis 1987 et qui était devenu l'un des symboles du mauvais fonctionnement du système des libérations conditionnelles en France (Libération des 18 mai et 28 juin 2000). Le prisonnier et sa femme Laurence ont été informés de la décision; il ne reste plus qu'à régler les dernières formalités pour que Patrick Brice franchisse les portes de Fleury-Mérogis où il avait été transféré récemment. Cependant, il sera soumis à un régime de semi-liberté durant une période probatoire de six mois.
Pour des braquages sans effusion de sang et des évasions, Patrick Brice avait cumulé trente-deux ans de réclusion, des peines qui ont été confondues en dix ans par la cour d'assises de l'Allier en 1995. Les jurés s'étaient laissé attendrir par Patrick et Laurence qui avaient comparu enlacés, amoureux. Lui pour braquages et tentatives d'évasions, elle pour avoir tenté de l'aider à sortir pour la troisième fois. «Quand on s'aime comme ça, on ne peut être foncièrement mauvais», avait plaidé leur avocat. Après quatre ans de prison, Laurence était sortie et visitait son mari, de prison en prison. Depuis trois ans, il était «conditionnable», avec un dossier en béton: une promesse d'embauche, un logement, l'avis favorable des psychologues, juges d'application des peines et comité de probation. Mais le dossier s'enlisait au ministère depuis septembre et le désespoir guettait. «Ni les