A Cadarache (Bouches- du-Rhône), il y a en permanence deux à trois tonnes de plutonium en poudre dans l'atelier de production de combustible nucléaire Mox (1) de la Cogema. Un matériau ultratoxique, radioactif pendant des centaines de millions d'années et qui se disperse très facilement en cas d'incendie. Or, ces bâtiments sont situés à proximité d'une faille sismique importante, celle de la Durance. Pire, l'atelier de technologie du plutonium n'a pas été conçu pour résister à un tremblement de terre. D'où un risque non négligeable de rejet radioactif dans l'environnement.
«Sur cette faille, il y a tous les 100 ans des séismes de magnitude 5 à 5,5. Le dernier date de 1913, le suivant peut avoir lieu prochainement, comme dans quelques années. Ce risque est non négligeable et la Cogema doit le prendre au sérieux», note Philippe Volant, sismologue à l'Institut de protection et de sûreté nucléaire (IPSN). «Quand on a une installation avec beaucoup de poudre de plutonium et que sa tenue au séisme n'est pas assurée, cela pose problème, notamment sur le plan du confinement», confirme Thierry Charles, en charge de l'évaluation de sûreté de l'IPSN.
Sans garantie. Dans l'atelier, la poudre est stockée dans des «boîtes à gant» qui permettent de manipuler le plutonium. «Leur étanchéité n'est pas garantie, la poudre peut sortir dans la pièce», explique l'IPSN. Restent les «barrières» que forment les murs de la pièce et ceux du bâtiment. Mais là encore, des dégradations et des fissures peuv