Deux groupes d'experts se sont réunis hier à Paris, au siège de la direction général de l'aviation civile, pour faire le point sur l'accident du Concorde et étudier de nouvelles mesures techniques visant à renforcer la sécurité sur le supersonique. C'est à cette seule condition que le ministre des Transports Jean-Claude Gayssot donnera son feu vert pour la reprise des vols assurés par la compagnie française.
Sur ce point, les représentants des pilotes ne sont pas tout à fait sur la même longueur d'onde. Le Syndicat des pilotes d'Air France (SPAF), minoritaire, s'est prononcé pour une prolongation de la suspension, afin de profiter des enseignements de l'enquête en cours. Le Syndicat national des pilotes de lignes (SNPL), plus puissant et majoritaire à Air France, est plus nuancé. Il souhaite que l'exploitation du Concorde reprenne assez vite, «dès lors que l'on aura la certitude que l'accident est dû à la conjonction d'événements hautement improbables», tout en affirmant son désir de transparence sur les dispositions prises pour assurer la sécurité des passagers et des équipages à la reprise des vols. «Nous insistons pour que des mesures rigoureuses soient prises, en dehors de tout contexte émotionnel», a indiqué un porte-parole du SNPL.
«Eviter la peur.» Pour Bernard Pedamon, membre de ce syndicat et commandant de bord sur un autre type d'appareil, le temps qui passe n'est pas favorable à Concorde. «On sait qu'il y a une nécessité de faire repartir l'avion assez rapidement po