Un flirt, une rumeur de quartier. Quelques baisers échangés entre un jeune homme de 19 ans et Fiona, 12 ans. Puis les confidences immatures de la jeune fille, une grossesse qu'elle s'imagine. Et le bruit qui croît, à en devenir insupportable. Tellement, que le garçon décide de tuer la fille. Mais comment s'y prendre? Pendant plusieurs jours, Raphaël et trois de ses camarades vont imaginer le scénario de mort, demander conseils à leur entourage. Et passer à l'acte. Le 6 juillet, un promeneur découvre le cadavre de Fiona flottant à la surface du canal de la Deûle, à Haubourdin, près de Lille. Deux des agresseurs, dont Raphaël, ont été mis en examen pour «assassinat», les deux autres pour «complicité d'assassinat et non-assistance à personne en danger». Ils sont écroués dans quatre prisons différentes.
Les premières auditions judiciaires ont mis en évidence trois éléments. Tout d'abord, Raphaël préférait passer pour assassin que pour pédophile. «Si je ne faisais pas cela, c'est moi que l'on violentait», écrit-il depuis sa cellule à son avocat. Ensuite, l'effet d'entraînement a joué. Enfin, le très faible niveau intellectuel des quatre jeunes majeurs, dont aucun n'a plus de 21 ans, a pesé.
Grandes fratries. Lors des interrogatoires, Raphaël, Yoann, Medhi et Sébastien ont expliqué qu'ils n'avaient pas été élevés dans la ouate. Issus tous les quatre de milieux défavorisés, ils ont grandi à Mons-en-Baroeul et à Faches-Thumesnil, deux communes populaires en lisière de Lille. Parcours