Menu
Libération

Semi-liberté amoureuse pour Patrick Brice

Article réservé aux abonnés
Il a été transféré à Belfort où sa femme Laurence l'attend depuis treize ans.
publié le 2 août 2000 à 3h08

On est tenté de dire «enfin!». Patrick Brice a été transféré hier de la prison de Fleury-Mérogis à celle de Belfort, où vit son épouse Laurence. Il sera placé pour six mois en semi-liberté, travaillant la journée et dormant le soir dans une cellule, avant d'entamer une période de libération conditionnelle. Ça fait treize ans que les Brice s'attendent. Laurence a aidé par deux fois ce braqueur aux mains propres ­ jamais il n'a versé de sang ­ à s'évader. Une fois ça a marché, une autre ça a raté et Laurence l'a payé de quatre années de prison. Ils se sont mariés en 1993, entourés de surveillants de l'administration pénitentiaire. Et en novembre 1995, les jurés de l'Allier avaient vu comparaître un couple d'amoureux tendrement enlacé et pensant plus à s'embrasser qu'à suivre les débats. Les jurés avaient confondu les peines de Brice, qui était ressorti de la cour d'assises avec dix ans à purger au lieu des trente-deux qu'il avait cumulés.

Depuis sa sortie de détention, chaque semaine Laurence s'installait dans la petite maison des soeurs de la Fraternité Saint-Bernard, juste en face des murs de la centrale de Clairvaux. Trois fois par semaine, elle avait le droit de voir son mari. Laurence rêve d'un enfant, mais ensemble ils refusent de mettre au monde un «bébé-parloir». Les Brice calculent une sortie pour l'an 2000, mais l'administration pénitentiaire a une lecture du casier judiciaire, légale certes, mais discutable et refuse de confondre certaines condamnations avec d'autres