Ils étaient membres du collectif du squat artistique de la rue Pierre-Charron, à Paris. Ils se sont installés début juillet dans une maison rue des Ormes, à Charenton (Val-de-Marne). Et ils en ont été sortis manu militari par le propriétaire avant-hier. Sans jugement. Ce qu'on appelle en droit une voie de fait. Ils n'étaient que deux, vers 14 heures. Nena, et un ami de passage. «Nous étions tranquillement installés dans le jardin quand le propriétaire, Joël Provini, est arrivé avec un dizaine de maîtres-chiens, raconte Nena. Les bêtes n'étaient pas muselées, les hommes bardés de matraques, tous étaient très agressifs, c'était très impressionnant.»
Grille arrachée. Il est vrai que la méthode est pour le moins musclée. Le propriétaire, promoteur immobilier, n'a pas lésiné sur les moyens: le soir même, au milieu du jardin, trônait encore la tractopelle qui avait servi à forcer le portail du fond du jardin. Avec un résultat palpable: l'épaisse grille en fer forgé a été littéralement arrachée du sol et de gros blocs de parpaings ont été déplacés, le radiateur de la voiture des squatteurs a été endommagé. Une des deux personnes présentes a appelé la police, qui a embarqué tout le monde, propriétaire, vigiles et squatteurs au commissariat. Nena a porté plainte pour violences, dégradation de biens et tentative d'expulsion illégale, puis tout le monde a été relâché.
Le propriétaire projette de construire un immeuble à la place de la maison. Le collectif, qui n'en est pas à son premier