Valence envoyé spécial

Au pied de ce pont de l'autoroute A7, trois personnes sont décédées. Le patron des pompiers de la Drôme est fatigué: «C'est la plus longue désincarcération de ma carrière. Et ça fait vingt-cinq ans que je pratique l'exercice.» Il est 8 heures et c'est fini. Le lieutenant colonel Francis Mené et ses quatre-vingts hommes ont extrait le dernier passager de l'amas de fauteuils et de ferrailles. Les secours sont arrivés vers 2 h 30 ce matin, depuis l'alerte: «Trois autocars en collision.» Dix minutes plus tôt, un car Neoplan immatriculé aux Pays-Bas, quitte sa trajectoire, franchit la voie d'arrêt d'urgence et chevauche la glissière de sécurité sur 100 mètres. Un pilier de pont stoppe sa course. Le choc est tellement violent que l'autocar est coupé en deux, sur plus de la moitié de sa longueur. «Le pilier a eu un effet lame de rasoir», explique un pompier quelques heures plus tard.

Derrière, un minibus ne peut éviter l'autocar et va s'encastrer sous son essieu arrière. A bord, huit suédois d'origine marocaine rentrent de leurs vacances à Fez. Ils sont légèrement blessés. Derrière encore, un autre car hollandais. Le chauffeur réussit à éviter le pire, froisse sa tôle contre la glissière. A l'intérieur, les 43 passagers sont indemnes. Alors les pompiers concentrent leurs efforts sur le premier véhicule.

Bilan provisoire. A 3 h 10, le plan rouge est déclenché. Les hôpitaux de la région sont mobilisés et vingt ambulances se dirigent vers le lieu de l'accident. A b