Lingreville (Manche)
envoyée spéciale
Orange fait de la résistance. Cette génisse de 18 mois sera pourtant euthanasiée dimanche avec les 75 bovins du troupeau de Jean-Benoît Rault. Le 12 juillet, un cas de vache folle a été détecté dans cet élevage. L'animal malade a été abattu et l'ensemble du troupeau doit l'être également, comme le prévoit la législation. Mais, hier, Orange ne s'est pas laissé faire. Il aura fallu quatre hommes pour la faire monter dans la bétaillère. «C'est pas bête une vache, elle sent que tout ça c'est pas bon pour elle», expliquait François Dufour, président de la Confédération paysanne de la Normandie venu prêter main-forte à son ami également membre de ce syndicat.
«Sentiment de culpabilité». Quelques jours plus tôt, Jean-Benoît Rault avait décidé de faire un baroud d'honneur. Depuis trois semaines, il refuse l'abattage total de son troupeau et propose à l'administration un abattage sélectif. Hier, il a regroupé les animaux qu'il accepterait de voir tués: ceux qui ont le même âge que la vache malade et ses descendants, dont Orange. Et les a présentés à des agriculteurs, syndicalistes paysans, élus locaux et journalistes conviés sur l'exploitation. Le tout, en annonçant le dépôt d'une plainte nominative contre ses deux fournisseurs d'aliments pour bovins. Egalement invités, les représentants du conseil général, du ministère de l'Agriculture et de l'Afssa (agence française de sécurité sanitaire des aliments) ne sont pas venus.
Après trente-quatre jours de