Face aux pressions de Bercy, à l'hostilité conjuguée des syndicats, des organisations de consommateurs, des associations familiales et de défense des plus démunis, la Poste a décidé mercredi soir de maintenir la gratuité des chèques émis à partir d'un retrait sur le livret A. La facturation (49,20 francs) devait entrer en application le 1er août. Elle avait été ajournée au 1er octobre avant d'être purement et simplement annulée.
Dérive commerciale. A l'intérieur de la Poste, cette mesure était vécue comme une dérive commerciale, dans un établissement public faisant office de banquier du pauvre. C'est vers la Poste qu'affluent les clients démunis, qui ont du mal à obtenir l'ouverture d'un compte courant auprès des banques commerciales. Le livret A faisant office pour eux de compte bancaire de substitution, la facturation les pénalisait au premier chef puisque le chèque est quasi incontournable pour acquitter certaines dépenses.
Reste que rien ne justifie que les banques se déchargent ainsi sur la Poste. D'autant que l'article 137 de la loi de lutte contre les exclusions adoptée par le Parlement en juillet 1998, prévoyait la mise en place d'un service bancaire de base universel et gratuit. L'idée du législateur étant que chacun doit pouvoir disposer d'un compte indispensable pour obtenir le virement d'un salaire, de prestations sociales... avec à la clé la gratuité d'un nombre limité d'opérations bancaires (chèques, virements, retraits, prélèvements TIP). Les associations de déf