Quelques familles celles des membres de l'équipage essentiellement et des proches de deux victimes allemandes se sont rendues sur place. A l'Institut médico-légal (IML) de Paris, sur la rive droite de la Seine. Pour comprendre ces jours qui passent avec des questions, le vide et la douleur, mais pas de corps à ensevelir. Dominique Leconte, directrice de l'IML, les a reçues. Pour expliquer, les étapes, la difficulté, le processus d'identification, l'examen médical. Le temps consacré à chacun des 113 morts du Concorde. En leur expliquant «qu'"il" ou "elle" était là, que des médecins s'en occupaient, que l'on retrouvait leurs objets». «Je crois qu'ils ont pu commencer à faire leur travail de deuil», dit-elle. L'IML avait identifié 86 victimes hier. Cette tâche énorme devrait désormais pouvoir s'achever rapidement. Aujourd'hui, les corps des touristes allemands commenceront à être rendus aux leurs. Une première victime l'une des femmes polonaises employée par l'hôtel est sortie dès hier de l'IML.
Quatre médecins légistes se sont relayés sans relâche. Autour de ces hommes, de ces femmes carbonisés le plus souvent, brisés pour les autres. De 6 h 30 du matin à minuit, chaque jour. Pour chaque victime, ils ont adopté le même système: deux médecins pour l'examen médical, un troisième pour noter et surveiller. Et l'occasion de souffler, de récupérer un peu, sur un lit de fortune pour le quatrième. Autour de Dominique Leconte, Walter Vorhauer, chef d'un service d'anatomie-pathol