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Libération

Des céramiques pour les déchets nucléaires

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publié le 5 août 2000 à 3h14

La nouvelle aurait pu passer inaperçue, être publiée dans une revue scientifique ultraspécialisée. Mais si les résultats obtenus par Kurt Sickafus et ses collègues du Los Alamos National Laboratory (Nouveau-Mexique, Etats-Unis) sont particulièrement pointus, ils abordent aussi un domaine plus grand public: le nucléaire et le stockage des déchets (1).

En effet, les chercheurs américains affirment avoir identifié un composé ­ une céramique de la famille des oxydes complexes qui ressemble à la structure cristalline de la fluorite violette ­ particulièrement résistant aux rayonnements des éléments radioactifs lourds comme le plutonium, l'uranium, l'americium ou le thorium. Surtout, «en faisant des simulations sur ordinateur, nous sommes parvenus à prévoir le comportement face aux radiations de ce matériau», explique Kurt Sickafus. Et comparé aux autres matières, celui-ci semble plutôt performant. Susceptible donc de révolutionner le stockage de certains déchets nucléaires.

Sa force? Sa structure ni trop rigide, ni trop amorphe. «C'est une sorte de cristal mou», indique Jean-Marc Cavedon, responsable du programme traitement et conditionnement de déchets au Commissariat à l'énergie atomique (CEA). Un système suffisamment ordonné et stable pour résister aux agressions externes, à l'eau, aux chocs, et assez désordonné pour encaisser et absorber l'énergie émise par la radioactivité.

Car «lorsqu'un élément est radioactif, il émet un rayonnement alpha, explique Jean-Marc Cavedon. Une part