Sur la fiche, juste au dessus de la mention «risques de suicide», le juge d'instruction avait inscrit en grosses lettres capitales «TRES IMPORTANTS». Puis il avait envoyé Alex Voituc à la prison de Luynes. Le jeune légionnaire biélorusse de 20 ans venait d'avouer, le 3 juillet dernier, les meurtres d'un couple et de leur très jeune fille de 14 ans, violée et étranglée. Il avait confié au juge Patrick Ardid que la peine de mort n'existant pas en France, il se l'appliquerait lui-même.
Quelques heures plus tard, dans sa cellule, il s'est tranché la gorge avec un petit rasoir jetable. Effondrés, la famille et les proches de ses victimes, privés de procès, ont aussitôt fait part de leur «révolte» contre le «laxisme» de l'administration pénitentiaire. Pour leur avocate Martine Rubin, «compte tenu de l'horreur des crimes, des précautions particulières devaient être prises. Il n'y a eu aucune surveillance particulière alors que les tendances suicidaires d'Alex Voituc étaient connues».
Une information judiciaire a été ouverte à Aix-en-Provence pour rechercher les causes de la mort. Et a débouché, le 12 juillet, sur la surprenante mise en examen par le juge Philippe Assonion du codétenu d'Alex Voituc, Dimitri T., un Russe de 32 ans, pour «non assistance à personne en danger». Lui aussi est un ancien légionnaire qui, après avoir purgé trois ans de prison pour proxénétisme, avait été à nouveau arrêté pour être resté illégalement en France. Il avait été choisi pour tenir compagnie à Voituc