Lorsqu'en 1997 Jean-Pierre Chevènement appelle les sans-papiers à déposer des demandes de régularisation, ce sont près de 150 000 personnes qui se présentent dans l'espoir d'obtenir des papiers. Environ 60 000 d'entre elles n'ont pas obtenu satisfaction. Très vite, une alternative est proposée aux immigrés marocains, sénégalais et maliens non régularisés et qui souhaiteraient rentrer volontairement dans leur pays d'origine. C'est le CRPO, le contrat de réinsertion dans le pays d'origine.
Plus de deux ans après sa mise en oeuvre, force est de constater que cette mesure, qui devait être le dispositif phare de la politique de codéveloppement du gouvernement Jospin, est un échec (lire Libération du 8 juillet 1999). Aucun marocain n'a voulu bénéficier du CRPO et seulement une vingtaine de maliens ou sénégalais l'ont signé. Un chiffre dérisoire face aux milliers de personnes escomptées par Sami Naïr, instigateur de la mesure et conseiller de Chevènement. Le CRPO est officiellement clos depuis le 1er janvier 2000.
Avant le départ, il garantit une formation pouvant aller jusqu'à trois mois, une autorisation provisoire de séjour en France pendant cette formation et une rémunération de 2 000 francs par mois. Une fois dans le pays, le bénéficiaire du CRPO a droit à une aide de 2 250 francs, à une subvention et un suivi de projet à hauteur maximale de 24 000 F et à un visa permettant des allers-retours en France. Le faible nombre de candidats n'est pas une surprise. Selon les associations