Un mot sur la boîte aux lettres: «la famille ne reçoit pas» et un livre de condoléances disposé à l'entrée de la maison des Rossi. Il était près de 16 heures, hier, lorsque le cortège funèbre s'est mis en marche à travers l'Ile-Rousse. Au milieu des six porteurs de cercueil, recouvert du drapeau à tête de Maure, François Santoni, ami et frère d'armes de Jean-Michel Rossi, abattu lundi matin à la terrasse d'un bar de la ville avec son garde du corps, par six hommes à visage découvert. Derrière la famille Rossi, plusieurs centaines de personnes dont de nombreux responsables nationalistes. Et notamment Guy Talamoni, actuel responsable de Corsica Nazione et négociateur des accords de Matignon. Quelques minutes plus tôt, en privé, dans la propriété, les «honneurs militaires» à l'Irlandaise ont été rendus à Rossi. Cinq hommes cagoulés et armés ont tiré une salve au-dessus du cercueil après lui avoir rendu hommage. Dans un silence impressionnant, respecté même par les touristes qui flânaient dans les rues de la station balnéaire et alors que les commerçants fermaient leur boutique, la procession a fait halte devant la statue de Pascal Paoli, héros national et père de la révolution insulaire contre les Français au XVIIIe siècle. Jean-Michel Rossi a ensuite été inhumé dans le caveau familial du cimetière communal à l'issue d'une brève cérémonie civile, et aux accents du «Dio vi Salvi regina», l'hymne corse. Selon les enquêteurs, c'est en «professionnels» que les assassins de Rossi on
Les adieux des nationalistes à Jean-Michel Rossi.
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publié le 10 août 2000 à 3h20
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