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Libération

Flics et gorilles, liaisons dangereuses.

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publié le 11 août 2000 à 3h22

Leur petite association s'appelait Body Security, mais elle aurait pu s'appeler Barbouzes sarl. Didier Sicot et Eric Stierlen dorment à la maison d'arrêt de Bois-d'Arcy depuis le mois de mai, mis en examen par le juge de Versailles Jean-Marie Charpier pour des délits «d'abus de biens sociaux» et «d'atteinte à la vie privée». Une petite affaire, révélée le mois dernier par l'Express, qui éclabousse aujourd'hui une dizaine de fonctionnaires de police, de gendarmerie et même de la DST.

Le grand public a aperçu les deux associés de Body en tournant les pages de Paris Match, en mars 1999, alors qu'ils protégeaient ostensiblement Christine Deviers-Joncour, qui venait de «charger» Roland Dumas. Deux armoires à glace de taille moyenne, aux biceps saillants. Sicot n'était pas un inconnu dans l'affaire Elf. Il avait été le garde du corps de l'ancien PDG Loïk Le Floch-Prigent. Il avait fréquenté Alfred Sirven, l'homme des caisses noires du groupe. Par la suite, sa petite société avait pris de l'essor dans le show-biz. Sicot avait escorté Monica Lewinski dans sa tournée des libraires, Arnold Schwarzenegger ou Sylvester Stallone dans leurs visites à Planet Hollywood, sur les Champs-Elysées. Jusqu'aux premiers ennuis. Il est mis en examen dans une histoire de chèques trafiqués à Troyes, puis il est arrêté dans une affaire de stups, parce qu'il venait de dîner avec un gros dealer. Les juges se mettent alors à fouiner dans les comptes de Body.

Ecoute clandestine. Alors qu'il est placé en gard