«Pouvoir quitter son costume pour vivre tout nu au soleil, sans contraintes, en liberté...», voilà ce qui a séduit Patrick (1), responsable d'un établissement scolaire en région parisienne. Depuis plus de vingt ans, il s'offre chaque été, avec femme et enfants, au moins quinze jours «au naturel». Mais comme de nombreux adeptes de ces vacances «familiales et écologiques», Patrick est un «militant» frustré. La Fédération française de naturisme, fondée en 1950 par une poignée de précurseurs et représentant aujourd'hui 78 000 licenciés, l'a «profondément déçu». «Au départ, j'ai pris ma licence, je voulais militer. Mais je me suis vite rendu compte que, derrière des statuts d'association à but non lucratif, la fédération naturiste cache une organisation commerciale dont la principale raison d'être est de vendre le maximum de licences pour amasser le plus d'argent possible.»
Même «déception» chez plusieurs gérants de campings ou centres de vacances. «La Fédération française de naturisme contrôle le journal officiel du naturisme français, Nat' info», explique une propriétaire de camping du sud de la France, qui souhaite rester anonyme pour préserver son homologation. «Ce journal est distribué à tous les clients potentiels, français, mais aussi hollandais, allemands et belges, qui représentent une part très importante de notre clientèle. Si vous n'avez pas l'homologation de la fédération, vous n'apparaissez pas dans le journal, et personne ne vient chez vous.»
«Critères éthiques». Or