Pour Dominique Strauss-Kahn, c'est un nouveau souci à l'horizon. La perspective d'une nouvelle audition chez les juges de l'affaire Elf. Après Evelyne Duval, son ancienne secrétaire particulière au ministère de l'Industrie, mise en examen à l'automne dernier, c'est Jacqueline Franjou, ex-chargée de mission au même ministère, en 1992 et 1993, qui a été mise en examen pour «abus de confiance».

Jacqueline Franjou préside le Festival de Ramatuelle. Et pour le festival, qui a lieu du 1er au 12 août, c'est beaucoup plus qu'un souci. Var-Matin a fait sa une sur cette mise en examen, hier, à vingt-quatre heures de la fin du festival qui réunit tous les ans des stars du music-hall sous la direction artistique de Jean-Claude Brialy. La présidente a été assaillie de questions, mais elle s'est réfugiée dans le silence (1). Le programme avant tout. La fête continue.

Jaguar. L'origine des ennuis de Jacqueline Franjou se trouve dans son carnet d'adresses de 1993. Elle a quitté le ministère de l'Industrie pour Air Inter et, alors qu'elle organise déjà le Festival de Ramatuelle ­ qu'elle a créé ­, elle embauche Evelyne Duval, l'ex-secrétaire de DSK. Duval reçoit d'abord quelques chèques de la compagnie La Colombe ­ organisatrice du festival et d'autres manifestations culturelles en Corse ­, puis elle est engagée pour un mi-temps à 25 000 francs mensuels. Cette année-là, la secrétaire reçoit un salaire de 192 000 francs, qui lui est versé en deux fois par l'officine des salariés fictifs d'Elf,