Dimanche, 4 h 14 à Aspretto, au nord-est d'Ajaccio, en Corse du Sud, un véhicule piégé explose devant les locaux de l'Adec (Agence pour le développement économique en Corse). Le premier des quatre étages du bâtiment ainsi que les vitres de nombreux commerces et habitations voisins sont entièrement soufflés par la déflagration très violente, selon les hommes du SRPJ d'Ajaccio chargé de l'enquête. Une station-service située à proximité est également touchée. La catastrophe est évitée de peu: aucun blessé grave, sauf quelques riverains atteints dans leur sommeil par des éclats de verre.
Semaine noire. L'attentat, non revendiqué pour l'instant, est le premier contre un bâtiment public en Corse depuis la trêve décrétée par les mouvements clandestins insulaires le 23 décembre 1999. C'est aussi, et surtout, le second acte criminel sur l'île en moins d'une semaine, après l'assassinat de l'ancien dirigeant nationaliste Jean-Michel Rossi, abattu lundi dernier avec son garde du corps par un groupe de six hommes armés, à la terrasse d'un bar de L'Ile-Rousse (Haute-Corse). Le 28 juillet, la majorité des élus de l'Assemblée territoriale, dont les nationalistes, ont accepté les propositions de Matignon sur l'avenir de l'île. Le texte gouvernemental octroie des pouvoirs législatifs plus étendus à l'Assemblée de Corse à partir de 2004. Mais à une seule condition, comme l'avait rappelé, le 20 juillet, Lionel Jospin: «le rétablissement durable de la paix civile» dans l'île. Une paix désormais