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Libération

Le «testament» antinationalistes de Rossi

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L'ex-leader abattu dénonce une base clandestine ""sous-prolétarisée"".
publié le 14 août 2000 à 3h24

C'est son dernier texte, une sorte de testament: dimanche 6 août, la veille de son assassinat dans un café de L'Ile-Rousse, Jean-Michel Rossi, l'ancien dirigeant du mouvement A Cuncolta, avait répondu par écrit à une interview pour Panoramiques et Marianne. Ce matin, l'hebdomadaire de Jean-François Kahn publie ce texte, dans lequel Rossi mettait violemment en cause la mouvance nationaliste, tout en se prononçant pour les accords de Matignon. «Ce qui caractérise la base clandestine du mouvement nationaliste, c'est l'absence de politisation, explique le leader défunt. A de fort rares exceptions près, les militants ­ ou prétendus tels ­ ne possèdent strictement aucun bagage théorique, voire aucune instruction. La plupart se recrutent dans le lumpenprolétariat constitué des chômeurs ou des populations sous-prolétarisées des villages [...] Il est commode, dès lors, pour toutes sortes de petits chefs locaux, de se constituer une milice docile. Naturellement, le système comporte des inconvénients, y compris pour ceux qui en profitent. L'atomisation s'en trouve facilitée, jusqu'à aboutir à la situation d'aujourd'hui où, sous couvert d'"union des combattants", n'importe qui peut faire n'importe quoi. Contrairement aux années 1996-1997, le mouvement n'a ni tête, ni cadres, ni projet cohérent et crédible. Dès lors, la base, livrée à elle-même, est disponible pour toutes les aventures».

Parallèlement à ce document, Marianne publie un sondage (1) qui confirme les éléments apportés la sema