Menu
Libération

Ethers de glycol: la vigie s'est assoupie

Article réservé aux abonnés
Un rapport épingle l'institut chargé de la prévention de ce type de risque.
publié le 15 août 2000 à 3h25

Après l'amiante, l'affaire des éthers de glycol. Un document éclaire d'un jour nouveau l'inertie des pouvoirs publics sur ce dossier des solvants toxiques, auxquels plus de 1 million de salariés restent exposés (Libération du 10 août). Il s'agit d'un rapport confidentiel de l'inspection générale des Affaires sociales (Igas), daté de mai 1999, intitulé «Contrôle du fonctionnement de l'Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des risques (INRS)». Or, c'est cet organisme (1) qui est chargé de détecter les nouveaux dangers liés à ce type de produits chimiques, de lancer des études pour mieux cerner le risque, de définir des valeurs limites d'exposition des travailleurs. Et d'alerter, le cas échéant, le ministère de l'Emploi et de la Solidarité, et les professionnels concernés.

Encore faut-il ne pas minimiser le danger et ne pas jouer le rôle d'étouffoir. «Dans l'affaire des éthers de glycol [...], l'institut a eu un comportement critiquable, puisqu'il a cessé de conduire des études sur ce sujet, alors que des incertitudes subsistaient [...]. Il a considéré que les travaux menés ne faisaient que confirmer des éléments connus sans en apporter de nouveaux, alors que des recherches, conduites notamment aux Etats-Unis, ont montré ultérieurement la nocivité de ces produits», dénoncent les trois inspecteurs mandatés par Martine Aubry.

«Risques minimisés». Les quelques pages du rapport consacrées aux solvants sont aussi cinglantes: «Défaut de transparence des procé