Menu
Libération

Camping contre la «poubelle nucléaire»

Article réservé aux abonnés
Depuis un mois, des opposants au projet de laboratoire de stockage de déchets dans la Meuse tentent de sortir la population locale de son apathie.
par François Ruffin
publié le 16 août 2000 à 3h27

Bure envoyé spécial

A gauche, derrière les grillages, le laboratoire en construction de l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra). A droite, au milieu des cailloux, le camp des opposants. Entre les pro et les anti, la route départementale 960 que traverse l'autoproclamé «poète instituteur» Sylvain Bertrand, pour offrir ses rimes aux vigiles: «Eh, mais je te connais, toi... T'es un de mes anciens élèves!»

Plus d'un mois, maintenant, qu'une vingtaine de militants meusiens se relaient devant le chantier, dormant sous la tente et mangeant à la braise, pour dénoncer ce que le gouvernement appelle «un laboratoire d'étude du stockage en couches géologiques profondes dans l'argile de la Meuse» alors qu'il s'agit bel et bien pour eux, d'un «projet de poubelle nucléaire». Ils collent des affiches, plantent des drapeaux, multiplient les banderoles. Sans résultat, à écouter les réactions des autochtones, qui oscillent entre indifférence et résignation: «Je suis pas pour, je suis pas contre...» «Qu'est-ce qu'on peut faire, maintenant que c'est emmanché?» D'où un certain désenchantement chez Nadine Schneider, membre du Collectif: «C'est sûr qu'on n'aura pas des milliers de gens du coin à la fête qu'on organise le 27 août».

«Détour» de 800 km. Mais les renforts arrivent de plus loin. D'un scientifique américain, par exemple, Arjun Mahkijani, grand spécialiste des déchets nucléaires qui, en visite sur le site, déclarait à l'Est républicain que,«si l'enfouissement est m