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Libération

Les urgences font salle comble.

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En été, moins de lits ouverts, moins de personnel. Mais plus de patients.
par Christian MEAS
publié le 22 août 2000 à 3h34

«Le problème, l'été, c'est l'hospitalisation des patients. Comme tous les services ont fermé des lits, j'ai mis une heure ce matin, rien que pour placer une personne! En fait, on passe plus de temps à téléphoner qu'à voir les malades. Depuis le mois de juin, c'est l'enfer, il n'y a plus de place, que ce soit dans cet établissement ou ailleurs», affirme Naila Tarigh, interne aux urgences de l'hôpital Saint-Antoine à Paris.

Dans la salle d'attente, l'impatience commence à poindre, même si les gens se montrent compréhensifs. Arrivé aux urgences à 15 heures pour une entorse à la cheville, Ben Ali, 37 ans, trouve le temps long. «Je m'attendais à recevoir des soins plus rapidement. C'est vrai qu'ils sont débordés, mais ça va faire trois heures que je suis là. Ça devient pénible.» Quant à Yann, 28 ans, venu avec sa femme après avoir «craché du sang dans la nuit», il est aux urgences depuis 9 h 30. «J'attends, résigné. On voit bien que le personnel soignant n'arrête pas. Les examens ont eu lieu à midi et on m'a juste dit que je devais dormir ici, en observation, jusqu'à mercredi. C'est tout ce que je sais pour l'instant.» En fin d'après-midi, quelqu'un vient enfin s'occuper de lui. Il est 16 h 30.

Plein à craquer. Chaque été, partout en France, des hôpitaux sont saturés: personnel en congé, engorgement des locaux, salle d'attente pleine à craquer. «Ce n'est pas un phénomène nouveau, assure-t-on à la direction de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). En général, l'été, on a