D'un côté les ravers, de l'autre les CRS. Et Médecins du monde, en tampon entre les deux. Alors que les derniers milliers de «teufeurs» amateurs de techno s'apprêtaient à lever le camp, les forces de l'ordre s'employaient, hier, à leur presser le pas. A Brousses-et-Villaret, près de Carcassonne (Aude), le Teknival 2000, la plus grande rave-party de l'été, aura tenu cinq jours non-stop.
Un rassemblement techno, c'est «une aventure hors norme», dit Estelle, qui s'est «éclatée», entre une camionnette Iveco de location et un vieux bus de réforme, à «bouger» sous les quarante enceintes d'une des trente tribus techno hardcore. Le parking où elle a campé était inondé de voitures. Du Nord, de Bretagne, de Marseille, d'Allemagne, d'Angleterre ou des Pays-Bas, près de 15 000 ravers se sont donné rendez-vous dans ce champ de la Montagne-Noire. C'est le maire du village qui est allé prévenir, jeudi, le propriétaire du lieu du sort fait à la luzerne de ses brebis.
«Libre» de toute autorité. Estelle aux yeux bleus n'est pas de ces travellers qui écument tous les festivals techno européens. Mais elle ne voulait pas louper le «plus gros rassemblement de l'année». «C'est du hardcore», s'enthousiasme-t-elle quand les basses font vibrer l'air. Il y a aussi de l'acid, de la jungle, un peu de raga. Tout ce qui n'a pas été spécialement entendu au festival Hélio Colors organisé il y a quinze jours près de Montpellier. Hélio Colors, c'est le festival «officiel» de la techno: reconnu par les autorités