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Libération

Incarcéré à tort et privé d'indemnités.

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Quatre ans après sa condamnation, Rida a prouvé son innocence.Trop tard.
publié le 23 août 2000 à 3h37

Marseille de notre correspondant

Rida Daalouche a passé cinq ans et trois mois en prison avant d'être innocenté, il ne sera pas indemnisé pour autant. Ainsi en a décidé, le 17 août, la Commission nationale d'indemnisation. Sur le plan du droit, les magistrats de la Cour de cassation n'ont pas tort : selon l'article 626 du code pénal, le condamné innocenté après une procédure de révision n'a pas droit à indemnisation s'il apparaît que «la non-représentation de la pièce nouvelle [l'innocentant] ou la non-révélation de l'élément inconnu en temps utile lui est imputable en tout ou partie». Et, en l'espèce, le Tunisien aujourd'hui âgé de 36 ans ne se souvenait pas que, le jour du meurtre, il se trouvait à l'hôpital pour une cure de désintoxication. Ce n'est que quatre ans après les faits que sa soeur a retrouvé le certificat d'hospitalisation. «Ces carences, en tout imputables à l'intéressé, conduiront au rejet de la requête», note sèchement la commission.

Evidemment, «l'intéressé» et son avocat, Me Monneret, qui réclamaient 5 millions, l'ont plutôt mauvaise. «Sur le plan du droit, il n'y a peut-être rien à dire, concède l'avocat, mais cette décision reste choquante et décevante : à l'époque, Rida, toxicomane, n'avait pas toute sa lucidité ; incarcéré, il ne pouvait faire le tri de ses pièces administratives ; et ses parents, analphabètes, ne pouvaient le faire à sa place.» Me Monneret étudie la possibilité d'un recours devant la Cour européenne. «Mais il faut trouver le support ju