La Grande-Motte envoyée spéciale
Henri Dunoyer, maire sans étiquette de La Grande-Motte, résume tristement la situation de sa commune : «C'est comme une jolie jeune femme que l'on n'a pas vue vieillir.» On est loin de la carte postale, avec ses immeubles sur la plage, ses terrasses ensoleillées et ses voiliers qui mouillent au port. Saison estivale ou pas, le Centre communal d'action sociale (CCAS) ne fait pas relâche. Ce mardi après-midi de la fin août, il reçoit un couple de Grenoblois venu en vacances au camping municipal. Ils n'ont pas perçu leur allocation chômage et n'ont plus un sou devant eux pour repartir. Leurs quatre enfants n'auraient pas mangé depuis la veille au soir. Après un coup de fil passé depuis le bureau du CCAS à des membres de la famille pour se faire envoyer un mandat, ils repartent avec deux paquets de pâtes, un pack de lait et une boîte de conserve. Comme chaque année en septembre, le CCAS se prépare à recevoir des familles ou des jeunes venus de Lyon, de Paris ou d'ailleurs, et décidés à s'installer au soleil en espérant y trouver du travail. Ils viennent chercher un logement et quelques aides.
Place au soleil. Avec une capacité d'accueil de 100 000 personnes, La Grande-Motte n'est plus la station moderniste, vitrine de la mission Racine, lancée en 1963 par l'Etat sur le littoral languedocien pour retenir touristes et devises qui filent en Espagne. Mais le mythe, entretenu par la proximité de Montpellier estampillé ville dynamique, attire chaque anné