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Libération

Corse, un été brûlant

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Deux incendies ont déjà ravagé plus de 2 000 hectares au nord.
publié le 26 août 2000 à 3h43

«Ce n'est plus supportable, il faut enfin mettre le holà, et ça, ce n'est pas de notre ressort!» Robert, lieutenant du service départemental des pompiers de Haute-Corse, ne supporte plus de voir les départs d'incendies se multiplier. «Plus il y a de moyens engagés, plus cela excite les détraqués, c'est un cercle vicieux.» Depuis quarante-huit heures, les pompiers du nord de l'île luttent contre deux sinistres qui, vendredi, avaient déjà ravagé plus de 2 000 hectares. Le premier a démarré mardi après-midi dans la vallée de la Restonica, classée «grand site national» depuis 1985 et considérée comme l'un des plus beaux paysages de Corse. Sur quinze kilomètres entre le massif de Rotondo et la ville de Corte, la rivière Restonica parcourt une zone rocheuse, plantée de chênes, de châtaigniers, de pinèdes et de quelques oliveraies. L'été, cette zone perdue au coeur de la montagne est très fréquentée. En août, on compte jusqu'à 3 000 voitures par jour sur les douze kilomètres de l'unique petite route en cul-de-sac qui parcourt la vallée. C'est d'ailleurs au bord de celle-ci que l'incendie serait parti. Négligence ou geste criminel, l'enquête le déterminera peut-être. Mais, pour les pompiers, il n'y a pas de doute. D'autant que pour le second incendie, parti de la vallée de Vivario, qu'ils combattent depuis jeudi après-midi, le geste malveillant semble évident. «Le feu a été mis sous une ligne à haute tension. Ceux qui l'ont fait savaient très bien que les avions ne pourraient pas y