D'habitude, les fournisseurs de cannabis arrivent les poches vides et les menottes aux poignets dans les commissariats. A Roubaix (Nord), l'un d'eux a quelque peu bousculé cet usage en s'invitant avec ses boulettes d'herbe dans l'enceinte même de l'institution policière. Il était adjoint de sécurité (ADS), autrement dit emploi-jeunes dans la police. L'affaire fait d'autant plus désordre qu'une dizaine de personnes voire une vingtaine, selon certaines sources seraient impliquées dans la consommation de joints au commissariat de Roubaix.
Le 17 août, les policiers lillois, qui patrouillent du côté de la gare, débusquent une banale fumette dans une voiture. Lors du contrôle d'identité qui s'ensuit, ils découvrent que trois occupants du véhicule sont des adjoints de sécurité du commissariat de Roubaix. Les policiers décident alors de pousser un peu plus loin leurs interrogatoires, et les jeunes gens ne tardent pas à révéler qu'ils ne sont pas seuls à fumer au commissariat: huit adjoints de la sécurité seraient concernés, ainsi que deux élèves gardiens de la paix et deux gardiens de la paix titulaires, âgés d'une trentaine d'années.
Les enquêteurs découvrent qu'un adjoint de sécurité fait office de revendeur. Ils s'attachent désormais à remonter ce commerce de détail vers «le demi-gros et le gros», selon l'expression d'un officier de la direction départementale de la sécurité publique (DDSP) du Nord, où l'on reste très discret sur les éventuelles ramifications du trafic au commi