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Libération

Pédagogie: le second souffle alternatif

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Regain de militantisme au congrès des enseignants réformateurs de l'Icem.
publié le 26 août 2000 à 3h42

Rennes envoyé spécial

Claude Allègre était cerné. Car aux diatribes de ceux qui l'accusaient de «brader les savoirs» faisait sourdement écho la dénonciation, par le camp adverse ­ celui des «militants pédagogiques» ­, de la «marchandisation» de l'école. Souvent présentés comme des partisans naturels des réformes, ces derniers ont, eux aussi, pesé dans l'agitation anti-Allègre. On en a eu confirmation cette semaine à Rennes, à l'occasion du 45e congrès de l'Institut coopératif de l'école moderne-pédagogie Freinet (Icem), un des mouvements pédagogiques les plus anciens, fondé sur l'expérimentation et la libre expression.

Records. On disait les promoteurs de pédagogies alternatives déprimés; erreur. Avec 600 participants, dont 45 % de non-adhérents, ce modeste congrès bat des records. L'Icem revendique 2 000 adhérents et plus de 30 000 enseignants «influencés». Les congressistes ont décidé de lancer, à la mi-septembre, un «appel» au regroupement des innovateurs.

Présent à Rennes, le fondateur, en 1981, du lycée expérimental de Saint-Nazaire, Gaby Cohn-Bendit, a lui aussi martelé ce credo sur l'air de: «Pédagos de tout le pays, unissez-vous, et vite!» Sur le tableau d'affichage du congrès, une petite annonce recrute un enseignant pour s'occuper d'une classe unique 6e-3e à Mulsanne, près du Mans, dans le collège de Marie-Danielle Pierrelée. Cette charismatique principale a été reçue par Jack Lang, et son «Manifeste pour une école créatrice d'intelligence», lancé au printemps dernier