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Libération

Couvre-feu contre le racisme à Faverges

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Tensions en Haute-Savoie après qu'Hacène a été blessé par balles.
publié le 30 août 2000 à 3h48

A la mairie, on parle de «racisme ordinaire». C'était à Faverges, 7 000 habitants, une petite ville de Haute-Savoie, ouvrière et industrieuse. Dans la nuit de vendredi à samedi, deux jeunes gens ont tiré sur un homme d'origine maghrébine. «Ici, certains bouffent du "bougnoule" à longueur de temps et regardent un peu trop la télé. Voilà le résultat», dit le maire Jacques Dalex (PS). Selon lui, la victime, Hacène A., 33 ans, grièvement atteinte à la cuisse et au bras, est un garçon sérieux, qui travaille comme ouvrier à Annecy. Ses agresseurs, également ouvriers, étaient saouls. Ils rôdaient en voiture, armés de carabines, après une altercation avec des Maghrébins plus tôt dans la soirée. Apercevant Hacène, ils ont tiré. Vengeance aveugle. Au parquet d'Annecy, qui a ouvert une information judiciaire pour meurtre, on se dit «inquiet». «L'ambiance est très tendue.»

Car depuis l'agression, deux voitures (celles des tireurs) ont brûlé, une rixe a éclaté à la sortie du cimetière, et des jeunes Maghrébins pique-niquant dans la commune voisine auraient été canardés par des hommes en 4 x 4. Pour ce dernier accrochage, la gendarmerie dément. Certes, les coups de feu ont été tirés, mais en l'air... A mots couverts, les jeunes et certains responsables locaux dénoncent l'attitude des forces de l'ordre, qui pencheraient ouvertement «du côté des Gaulois». C'est ainsi qu'on désigne les jeunes d'origine française, en constante bisbille avec les jeunes qui ne le sont pas. A ces derniers, on rés