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Libération

Nouveau sursis judiciaire pour Chirac

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Emplois fictifs du RPR: la Cour de cassation n'examinera pas le cas du Président.
publié le 30 août 2000 à 3h48

Les magistrats de la Cour de cassation ne connaîtront pas l'honneur d'être les premiers à se pencher sur l'immunité pénale du chef de l'Etat. Avec célérité et discrétion, Jean-François Burgelin, le procureur général près la Cour de cassation, a annoncé il y a quelques jours au procureur de la République de Nanterre qu'il ne soumettrait pas à la plus haute juridiction le cas de Jacques Chirac, mis en cause dans l'instruction sur les emplois fictifs du RPR. L'Elysée peut souffler. Au moins momentanément. Car sur le fond, la décision de Jean-François Burgelin ne règle pas l'imbroglio judiciaire posé par le cas du chef de l'Etat, qui ne pourra être résolu qu'après la prochaine élection présidentielle. La menace des juges va donc bel et bien planer sur la campagne du Président.

Casse-tête. Compte tenu de la sensibilité du dossier, les choses n'ont pas traîné. Le 6 juillet, Yves Bot, le procureur de la République de Nanterre, où l'affaire des emplois fictifs du RPR est instruite par le juge Patrick Desmure, demandait au procureur général de lui expliquer comment le juge pouvait poursuivre son enquête. Depuis des mois, ce dernier se heurte à un casse-tête judiciaire. Il a entre les mains une lettre signée le 16 décembre 1993 par Jacques Chirac, qui demande la promotion au sein de la mairie de Paris, qu'il dirige alors, de Madeleine Farrard, dont le véritable emploi se trouve au siège du RPR. Il s'agit donc de la preuve que Chirac connaissait l'existence d'un système d'emplois fictif