Dans la cour du foyer, rue Marc-Séguin, dans le XVIIIe arrondissement de Paris, des Africains, la plupart en djellaba, font cuire du maïs au-dessus de brasiers improvisés. Des poissons séchés et des graines sont vendus dans des sachets plastique. On se salue. «Ça va, ça va?» «C'est comme en Afrique, ici!», lance l'un des visiteurs. Ce jour-là, les Sénégalais venus avec Diop semblent rassurés de retrouver des odeurs et des images familières.
«C'est l'Afrique en miniature», renchérit Ababacar Diop,
qui fait les présentations, très à l'aise. Dans la cuisine,
se préparent du thi bu dien, plat national sénégalais.
A l'entrée de la salle à manger, des babioles, des bonbons
et des cassettes de musique africaine sont à vendre.
Un vieux monsieur veille. Attablés, les protégés d'Ababacar Diop sont reçus avec chaleur par les gens du foyer, qui leur apportent plusieurs bouteilles de rafraîchissement.
«Les boissons qu'on offre comme ça, c'est un geste que je vis quotidiennement à Dakar», raconte Diagne.
Dans la grande salle, les hommes mangent seuls
ou en grappes. L'un d'eux s'avance. Il veut féliciter Ababacar, le Robin des Bois autoproclamé des sans-papiers. «De près ou de loin, les gens suivent le combat», commente l'ex-porte-parole des occupants de l'église Saint-Bernard. Un ancien sans-papiers du troisième collectif rejoint sa table.
Les commensaux commentent les plats et l'actualité. Parlent du riz sénégalais et de la démission de Chevènement. Evoquent un autre compagnon de voyage, lui aussi