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Libération

Le début de la guerre des chiffres.

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L'indemnisation est déjà contestée.
publié le 1er septembre 2000 à 3h54

Nantes correspondance

Pour les professionnels du tourisme des côtes du Sud-Bretagne et de Vendée, septembre s'annonce paperassier. Pour être indemnisés, ils doivent sans délai estimer le préjudice d'un été pourri par l'après-marée noire. Il faudra réunir les preuves comptables de leurs pertes d'exploitation pour déposer leur dossier auprès du bureau des indemnisations implanté par le Fipol (Fonds international d'indemnisation des pollutions par hydrocarbures) à Lorient. Jusqu'ici ce sont surtout les pêcheurs à pied professionnels et les éleveurs de coquillages, huîtres, moules et coques qui ont déposé leurs demandes. 2 054 dossiers ont été soumis, pour une revendication globale de 210 millions de francs.

«Verdict». Compte tenu des indemnisations acceptées mais pas encore versées, l'assureur en responsabilité civile de l'Erika, la Steamship Mutual, a payé et engagé des dépenses à hauteur de 18,88 millions de francs. De plus, 3 720 lettres d'intention ont été déposées, phase préliminaire au dossier chiffrant les manques à gagner. Premiers concernés dans le temps, les ostréiculteurs sont parfois amers sur la manière dont leur réclamation a été unilatéralement revue à la baisse par les experts du Fipol.

Ainsi, François Cadoret, à la tête du syndicat des ostréiculteurs de la baie de Quiberon (Morbihan), a évalué, comptabilité à l'appui, que la mévente des huîtres s'élevait début mai à 1,3 million de francs. Fin juillet, le bureau des indemnisations lui signifie, sans débat contradic