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Libération

Lille ne brade pas sa populaire brocante.

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En dix ans, la braderie a doublé sa fréquentation.
publié le 2 septembre 2000 à 3h56

Lille correspondance

Un tour-opérateur espagnol en a fait un point fort de son programme. Les Anglais débarquent par bus entiers. Il n'y a plus une chambre d'hôtel libre à moins de 40 km: on conseille de réserver six mois, voire un an à l'avance. Sur le boulevard Lebas, les brocanteurs campent deux semaines avant pour être sûrs d'avoir une place. La braderie sent toujours les moules-frites et la bière. Mais en dix ans, la fréquentation a doublé, deux millions de personnes devraient envahir les rues de la ville et, cette année, pour la première fois, la municipalité envisage de porter plainte contre les «dealers» de place. Les riverains, qui ont le droit de brader devant leur pas de porte, cèdent parfois leur place au marché noir, entre 1 000 et 15 000 francs le week-end. «Ça pervertit l'esprit de la braderie», explique l'adjoint Daniel Rougerie, chargé de réguler la fête. «Ceux qui paient sont les gens qui ont de l'argent. Or la braderie, c est d'abord les "bradeux", les vide-greniers. Cela doit rester cet immense acte spontané où la foule choisit son camp entre chiner ou vendre.»

«Miracle permanent».Cette braderie-là existe encore sur boulevard Victor-Hugo et à l'Esplanade. Depuis le Moyen Age ­ à l'époque, les domestiques étaient autorisés à vendre les vieux effets de leurs maîtres sur les trottoirs ­, c'est le moment fort de la vie locale. Les riverains sortent sur le trottoir leur bric-à-brac. Les parents fauchés habillent leurs enfants pour la rentrée. Les ados prennent l