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Libération

Roberto, de la soute d'un l'avion aux couloirs de l'oubli

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Arrivé de La Havane le 13 août, ce jeune militant des droits de l'homme aurait été renvoyé à Cuba et risquerait le pire.
publié le 4 septembre 2000 à 3h58

Il est arrivé clandestinement en France le 13 août. Il aurait été expulsé vers Cuba le 31, selon le Monde daté d'hier. Hier, aucun permanencier au ministère de l'Intérieur, comme aux directions générales de la police de l'air et de la police nationale, n'a confirmé, ni infirmé la réalité de l'expulsion de Roberto Uviza Egües, un Cubain de 25 ans.

Parti de Cuba le 13 août, le jeune homme a passé quatorze heures caché dans la soute d'un avion La Havane-Roissy. Quatorze heures à souffrir du froid et du manque d'air. Quatorze heures seul dans le noir, saignant du nez et souffrant des oreilles à cause de l'altitude. Dès son arrivée sur le sol français, Roberto est placé au centre de détention administrative du Mesnil-Amelot, en Seine-et-Marne. Immédiatement, il demande l'asile politique: «Je suis un opposant qui défend les droits de l'homme et j'ai fui Cuba pour la liberté», clame le jeune homme à sa descente d'avion.

Sans avocat ni interprète. Il n'a pas de passeport, mais présente, en revanche, comme gage de sa bonne foi, une carte du Mouvement du 24-Février, une association cubaine de lutte pour le respect des droits de l'homme sur l'île. La police de Roissy vérifie l'information auprès de l'ambassade de Cuba en France: Uviza Egües n'est pas, selon eux, un dissident mais un trafiquant de tableaux. Pendant dix-huit jours, sans avocat ni interprète, le jeune homme va attendre, déplacé entre l'hôtel Ibis de Roissy et le centre du Mesnil-Amelot. La direction des libertés publiques e