Décidément, rien ne peut être serein autour du syndrome de la guerre du Golfe, cette mystérieuse pathologie qui aurait pu atteindre des militaires alliés durant le conflit avec l'Irak, il y a dix ans. Témoin l'ambiance électrique, hier, à Paris, au Congrès européen de médecine nucléaire, lors de la communication du professeur Asaf Durakovic, pour qui, «chez les vétérans de la guerre du Golfe, on retrouve dans leur organisme des traces d'un isotope d'uranium». «Et cela, a affirmé ce chercheur, alors que cet isotope n'existe pas dans la nature.»
Recherche fructueuse. Professeur de médecine nucléaire à la Georgetown University de Washington, Asaf Durakovic a également été expert auprès du Pentagone. Depuis plusieurs années, il travaille sur les contaminations indirectes par uranium. «Plus de 320 tonnes d'uranium appauvri ont été utilisées par l'armée américaine lors de bombardements, ce type d'uranium servant à renforcer les armes. Après, que s'est-il passé?, s'interroge le chercheur. L'uranium appauvri peut se transformer en poussière et être ainsi inhalé. Il peut devenir alors très pathogène.»
Dans cet esprit, Asaf Durakovic a travaillé sur seize cas de vétérans du Golfe: huit Britanniques, six Américains et deux Canadiens, tous atteints du syndrome. Il a recherché dans les urines de ces militaires la trace de différents types d'isotopes d'uranium, en particulier les 234, 235, 236, et 238. Une recherche fructueuse chez neuf vétérans, notamment l'isotope 236, qui n'existe pas à