Atmosphère tendue, hier après-midi, devant le palais de justice d'Orléans (Loiret). D'un côté, des policiers en tenue, de l'autre, des jeunes du quartier de l'Argonne sortis de la salle d'audience, qui s'observent en silence. Quatre de leurs camarades viennent d'être jugés pour violence volontaire sur agents de la force publique. Youssef, 22 ans, animateur, son frère Farid, 24 ans, animateur, Mohamed, 22 ans, agent d'entretien, et Lionel, 20 ans.
Face à eux lors des débats, quatre policiers assis sur le banc des parties civiles. Ils ont été blessés dans l'incident. En début d'audience, parole contre parole, le chef de la patrouille de police raconte sa version des faits. Nous sommes dans le quartier de l'Argonne, le jeudi 31 août en début de soirée. En patrouille avec ses collègues dans cette cité sensible, il repère une Mercedes qui roule doucement «en zigzaguant». Youssef conduit. Il est seul. Selon les policiers, «il ne porte pas de ceinture» et «brûle un feu rouge».
Impasse. Youssef est arrêté dans une impasse où il aurait résisté à son interpellation. C'est alors qu'une BMW serait venue bloquer le fourgon de police par l'arrière, tandis qu'un attroupement de 50 à 70 personnes se serait formé. Lancer de pierres. Appel aux renforts de police. Ce qui fait dire au chef de patrouille qu'ils étaient tombés «dans un véritable guet-apens». Youssef récuse la version policière. Farid, son grand frère, est sorti du domicile familial quand il a vu l'accrochage entre le policier et Yo