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Libération

Comité de soutien au Cubain expulsé

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Renvoyé à La Havane, Roberto est emprisonné au siège de la Sécurité.
publié le 6 septembre 2000 à 4h03

Personne, hier, au ministère de l'Intérieur, comme à l'ambassade de Cuba à Paris, ne voulait commenter l'expulsion, le 31 août, de Roberto Viza Egües, un Cubain de 25 ans, entré clandestinement en France dans la soute d'un avion dix-huit jours auparavant (Libération du 5 septembre). La seule réaction est venue du porte-parole du RPR, Patrick Devedjian qui, en habitué des petites phrases, a déclaré: «Le nouveau ministre de l'Intérieur, Daniel Vaillant, commence bien mal son nouveau portefeuille.» Tous les autres s'en remettaient prudemment à la décision d'expulsion rendue par la Direction des libertés publiques et des affaires juridiques. La DLPAJ avait jugé la demande d'asile politique de Roberto «manifestement infondée».

Ce «manifestement infondé» ne passe pas auprès des organisations de lutte pour les droits de l'homme. «Tout laisse à penser que sa demande d'asile était totalement fondée: son récit des faits, les circonstances de son voyage ou son passé de militant», réagit François-Xavier Corbel, de la Ligue des droits de l'homme. L'association a saisi lundi les autorités françaises qu'elle tient «responsables du sort» du Cubain (emprisonné à la villa Maresta, siège de la sécurité de l'Etat à La Havane) et demandé à Daniel Vaillant «dans quelles conditions et pour quelles raisons cette décision a pu être prise».

Délinquant. Selon la DLPAJ, Roberto n'est pas un réel dissident, mais un délinquant de droit commun qui serait impliqué dans un trafic de faux tableaux de maître. «