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Libération
Interview

«Le risque lié aux OGM est minime sur la santé»

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publié le 6 septembre 2000 à 4h04

Strasbourg de notre correspondante

Jean-Claude Hubert dirige le laboratoire de microbiologie et génétique de l'université Louis Pasteur de Strasbourg. Celui-ci a contribué à la mise au point des méthodes de traçabilité des OGM dans les aliments pour le compte de la Direction générale de la répression des fraudes.

Faut-il arrêter la culture des OGM?

Arrêter la culture en champ pratiquée de manière sauvage, oui, sans aucun doute. Ces cultures ne sont pas forcément dangereuses, mais on n'a actuellement aucune idée des déséquilibres qu'elles peuvent introduire dans les écosystèmes. En ce sens, je suis favorable au moratoire des cultures telles qu'elles se pratiquent aux Etats-Unis où les Américains partent du principe que rien ne peut arriver. Il faut impérativement pouvoir conduire des expériences scientifiques pour étudier l'adaptation et l'éventuel impact des nouvelles plantes sur l'environnement.

Pourquoi vouloir à tout prix cultiver des OGM?

Parce qu'ils ont des avantages évidents. Ils permettent d'augmenter les rendements, ils peuvent favoriser la résistance aux prédateurs, ils pourraient aussi diminuer sensiblement l'utilisation des pesticides. Quand on fabrique un OGM, on s'affranchit de l'espace-temps: on fait une construction que la nature aurait peut-être mis des millions d'années à réaliser. C'est un peu comme si vous cherchiez l'âme soeur: vous pouvez vous en remettre au hasard, c'est la génétique traditionnelle. Vous pouvez confier toutes vos exigences à une agence matr