Marignane correspondance
La saison «feux de forêt» du bombardier d'eau C-130 Hercules s'est achevée tragiquement mercredi 6 septembre, près du village de Burzet (Ardèche). C'est là, au sommet d'une colline menacée par les flammes, qu'il s'est écrasé, tuant le copilote français, un mécanicien américain et blessant le commandant de bord et le second mécanicien, tous deux de nationalité américaine.
Loué chaque été pour renforcer la flotte aérienne de la Sécurité civile pendant «la saison rouge», cet appareil est considéré comme l'un des meilleurs bombardiers d'eau de la planète, avec une puissance de frappe deux fois supérieure à celle d'un Canadair. Depuis une dizaine d'années pourtant, sa présence au sein du dispositif feux de forêt a ouvert un large fossé entre les pilotes de la Sécurité civile, le loueur de cet appareil, et la Direction de la défense et de la sécurité civile (DDSC), qui signe chaque année le contrat de location. Quelques jours avant le crash de Burzet, l'atmosphère sur la base de Marignane était même qualifiée de «franchement détestable» par le personnel au sol.
«Largages inefficaces». Quand l'avion américain est arrivé, en début de saison, les pilotes français étaient déjà vexés qu'on le leur impose une fois encore avec un équipage qui ne subit pas leur formation spécifique feux de forêt. Dès les premiers gros incendies de l'été, les rapports ont fleuri, dénonçant les largages du C-130 «à un endroit où le feu n'arrivera jamais», ses «temps de virage et de pré