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Libération

Demandeurs d'asile: «les oubliettes de la République».

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Le renvoi du cubain Egüez relance la polémique sur les zones d'attente.
publié le 12 septembre 2000 à 4h13

Le sort du jeune Cubain Roberto Visa Egüez, renvoyé promptement par la France vers Cuba qu'il fuyait, pousse les associations à dénoncer les conditions matérielles désastreuses et les procédures contestables en usage dans les zones d'attente. Refus d'admission sur le territoire, demandes d'asile rejetées avant même leur dépôt devant l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) sont monnaie courante dans ces «oubliettes de l'Etat de droit», selon l'Anafe, l'Association nationale d'assistance aux frontières pour les étrangers.

Examen préalable. Sur 9 000 personnes maintenues en zone d'attente l'an dernier, plus de la moitié avaient fait une demande d'asile. 13 % de ces demandeurs ont quand même été reconduits immédiatement vers leur pays de provenance, comme Roberto Visa Egüez. De même que toutes les demandes, celle du Cubain, avant son admission éventuelle sur le territoire, a été examinée par le ministère de l'Intérieur, après avis des Affaires étrangères. Or, le rejet de cette demande à cause de son «caractère manifestement infondé» pose à nouveau la question de cet examen préalable.

«Si la demande est "manifestement" infondée, cela doit sauter aux yeux!», s'étonne Patrick Delouvin, responsable de la section Etrangers/France d'Amnesty International. Pourquoi, alors, effectuer une véritable enquête et aller jusqu'à interroger l'ambassade cubaine? Avec l'avis préalable du ministère de l'Intérieur, l'administration française opère un «filtre automatique» ava