Depuis hier, treize Corses comparaissent devant le tribunal correctionnel de Paris, en tant que membres présumés d'un commando qui avait tenté, le 27 mars 1994, de faire sauter le golf de Sperone, luxueux complexe immobilier situé à l'extrême sud de l'île. Des hommes «habitués au grand air et en pleine santé», selon le président Jean-Yves Monfort qui doit faire reculer les avocats pour installer les prévenus. Des hommes peu loquaces aussi, qui, majoritairement, refusent même de répondre aux questions d'état civil. «On comprend que ça annonce une position restrictive sur le fond», suppute le président.
Soutien au plan Jospin. Baptiste Canonici, premier prévenu à la barre, sort de son mutisme, le temps de lire une déclaration commune. «Nous sommes des militants du FLNC, comptables de nos actes mais coupables d'aucune infraction à la loi morale de notre communauté historique.» Ce 27 mars 1994, il s'agissait d'une action «politico-militaire», d'une «opération ponctuelle de propagande armée» visant un «symbole de la spoliation des Corses par des promoteurs immobiliers». Ce domaine est le produit d'un «développement séparé, colonial, inégal [...] C'est une enclave dans notre territoire, réservée à des privilégiés qui vivent repliés derrière les barrières de l'argent». Puis en corse, il lance: «C'est notre terre, honte à ceux qui la volent.» Le groupe déclare soutenir le plan Jospin, puisque «souhaitant la paix plus que quiconque». Et d'appeler de ses voeux un «code des investisseme