Rapidement, et sans être un enquêteur hors pair, on pourrait dire que Egoitz Urrutikoetxea est le suspect idéal. Par ses activités, d'abord. Militant politique de 26 ans, il est attaché parlementaire pour le Pays basque français du député européen basque espagnol Koldo Gorostiaga, membre de la coalition indépendantiste Euskal Harritarok (EH). Par sa filiation, ensuite. Son père, José «Ternera», ancien dirigeant historique d'ETA récemment libéré de prison en Espagne, est lui-même député EH dans la communauté basque espagnole. Par ses antécédents enfin, car Egoitz Urrutikoetxea, ancien responsable du mouvement de jeunesse nationaliste Gazteriak, a déjà purgé trois ans de prison en France pour jet de cocktails Molotov contre des véhicules de gendarmes.
Un policier molesté. Le 25 février, lors d'une manifestation de soutien à un détenu basque en grève de la faim, un fonctionnaire des renseignements généraux est molesté. Nez cassé. Un policier affirme avoir reconnu Urrutikoetxea comme l'agresseur, mais ce n'est qu'en avril que le Basque est interpellé, mis en examen et incarcéré pour «faits de violence en réunion sur agent de la force publique». Entre-temps, le 24 mars, il avait découvert un émetteur clandestin sous sa voiture et convoqué une conférence de presse tapageuse qui pourrait avoir précipité les événements.
Indemnisation. Niant catégoriquement toute participation à l'agression, le militant reçoit un soutien inattendu. Six cents signatures en sa faveur, des élus du canton