Lyon de notre correspondant
C'était un type «banal», d'après son employeur. Un gars «insignifiant», d'après les enquêteurs. Un garçon «attardé», d'après ses camarades. Un jeune homme de 26 ans qui, un matin, décide de ne plus aller travailler et commence à tuer. Pour se venger de brimades, d'après ce qu'il a confié aux enquêteurs de la PJ. Philippe S., arrêté lundi midi, est soupçonné du meurtre d'une jeune femme et d'un père de famille, tués en quelques jours dans un même quartier. Le meurtrier présumé ne comptait pas en rester là. Aux policiers, il aurait lâché qu'il avait sa «liste en tête», qu'il savait «qui [il allait] se faire après». Son arrestation a mis fin à la psychose qui gagnait le quartier des Plantées, à Meyzieu, à l'est de l'agglomération lyonnaise. A chaque crime, des témoins avaient vu «un homme vêtu d'un imperméable et d'un chapeau verts».
Pied de biche. La première fois, c'était le jeudi 31 août, en plein milieu d'après-midi, à l'orée de ce quartier mêlant des immeubles HLM et de petites maisons avec jardinet. Françoise, 22 ans, vivait dans l'une d'elles, avec sa mère, son frère, sa soeur et son bébé. Ce jour-là, avec une amie, elles attendent une autre copine en discutant dans la cuisine quand, vers 15 h 30, quelqu'un sonne à la porte. Françoise confie Islam (cinq mois), pour aller ouvrir. De la cuisine, l'amie entend alors un bruit de lutte, puis aperçoit un homme vêtu d'un imper vert, avec une carabine à la main. Elle s'enfuit par le jardin. Françoise re