Lyon de notre correspondant
La scène se passe au mois de juillet, dans une agence immobilière de Lyon, à deux pas de l'hôtel de ville. Quelques clients à l'accueil se renseignent sur les appartements à louer. Pendant qu'ils patientent, une dame derrière un bureau étudie des dossiers. «Eh ben, celui-là, lance-t-elle soudain tout fort en s'adressant à une collègue, il est vraiment gonflé! Il me présente sa mère comme garante. Elle est au chômage. Les gens vont vraiment pas bien...» L'immobilier non plus. Dans le Rhône, le marché se tend nettement. Les logements deviennent rares, et les professionnels manquent cruellement de grandes surfaces à proposer à leurs clients. On ne trouve facilement que les studios, T1, T2, en état de délabrement. Pour le reste, il faut se montrer très patient. Les loyers augmentent peu. Ils ne grimpent que sur des micro-marchés, comme les pentes de la Croix-Rousse ou le périmètre classé par l'Unesco. La sélection devient en revanche plus sévère. Les candidats locataires doivent se plier aux exigences toujours plus élevées des bailleurs.
A Lyon, le marché locatif est tenu pour l'essentiel par des régies. «Le terme vient du XVIIe siècle, raconte Maurice Tordjmann, président de la Fnaim pour le Rhône. En fait, il recouvre la même chose que les syndics parisiens. Ce sont des administrateurs de biens.» Carole travaille chez l'un d'eux, dans le IIe arrondissement. Elle fait visiter les appartements, rassemble les pièces des dossiers puis laisse un autre serv